UT4M - 40 Belledonne

L'Ultra-Tour des 4 Massifs c'est prétexte pour un retour au pays natal. Cette année je rentre dans le dur : les pentes du massif de Belledonne.

Précédé de sa réputation grâce à l'Echappée Belle, ce massif ne se laisse pas fouler comme ça. Il exige sa part de sueur, de larmes et de sang.
Mon frère Georges a soigné sa prépa, moi je sors plus ou moins bien de Guerlédan et du Trail du Bout du Monde, normalement j'ai dû garder de la caisse; je suis plus inquiet pour la chaleur...
Au départ à Rioupéroux, nous retrouvons Serge qui est inscrit sur le challenge100 (une autre manière de goûter un peu de tout dans les menus de l'Ut4m).

Les 50 km de l'Oisans parcourus la veille ont l'air de l'avoir émoussé. Le défi qu'il s'est fixé est de taille  (voir article précédent : 40 Taillefer).

Première course à afficher complet, donc départ donné en deux vagues pour éviter les embouteillages dans les sentiers. 550 paires de mollets, ça prend de la place ! Nous partons dans la 2eme vague, un peu de plat dans les bois pour chauffer... Pas beaucoup... Pas assez...

Car trop vite on bâtonne dans le mono-trace du kilomètre vertical. On prend du d+ immédiatement, ça promet !  L'impatient petit frère nous met à tous un coup de jarret digne du grand Kilian. Je reste dans mon effort et à ma place dans le groupe qui s'est bien étiré depuis.
Ravito en haut à l'Arselle, le frangin s'est refait la cerise, il m'attend pour repartir ensemble. C'est cool.

Direction La Croix de Chamrousse, 10 bornes de côtes un peu moins violentes; on a passé le gros point dur du parcours... (positivons...)
Arrivé au ravito de La Croix, je commence à subir les cumuls de d+. On en est à 2200m sur les 2930 promis par l'orga. J'ai l'impression de bien ravitailler et la chaleur n'est pas excessive, mais je sens que je puise dans les réserves. Je regarde de plus en plus le profil sur mon dossard. Il nous promet de belles montées, notamment dans le col de La Pra et de Freydane puis une énorme descente jusqu'à l'arrivée. 
Quelques photos sur le site et on repart.

Sur la route du refuge de La Pra on évolue dans un décor sauvage, minéral, incroyablement beau qui nous fait (un peu) oublier qu'on monte toujours. 
Une belle descente soudain, assez violente aussi, pour repartir sur 500m de d+ jusqu'au point culminant du parcours au-dessus de lacs de montagne ma-gni-fi-ques. 

Georges m'attend au bord de l'eau, quelques photos prises par des randonneurs un peu surpris de croiser tant de monde dans les sentiers. 
Je suis saturé de grimper, mes chers bâtons me sauvent la mise ce coup-ci encore. J'arrive à discuter, à échanger avec les voisins, à m'étonner des paysages, de la neige sur laquelle on fait quelques pas en traversant les névés; Au sommet, la neige a rafraîchi l'atmosphère : c'est la clim' version Belledonne. 

Mais que c'est dur d'avancer ! Heureusement pas de crampes à l'horizon, pas de chutes, juste l'effort constant qui épuise.

La grande descente promise par le profil débute. On va casser de la fibre ! Je pense à tous les entraînements avec la team dans le d-.

Là ça se passe dans la caillasse : lever de pieds o-bli-ga-toi-re ! Mais que ça fait du bien ! Je range les bâtons et reste dans les traces du frangin. On double un peu dans cette partie très technique où il valait mieux disposer de bons crampons ! Petit coucou en doublant un gars des Côtes d'Armor (breizh atao !) et on dévale, on dévale (15km de d-, ça use, ça use... )

Au mental, je termine le parcours par 8km de plat... je sors le drapeau breton dans le dernier kilo - toujours un succès : coups de klaxon, signes de la main et même invitation à l'apéro par des gens dans leur jardin !

F I N I S H E R  !

Bien entouré des frangins, je suis toujours content d'arriver même si la tête et les yeux sont encore ailleurs.

MERCI à mon frère Georges : On est parti ensemble, on est arrivé ensemble.
MERCI à mon frère Alain : qui nous a accompagné jusqu'à la ligne. Un soutien moral énorme.

Un beau bouquet peint par mon petit-fils Félix à qui je pense toujours dans les difficultés et à qui je dédie tous mes gros challenges.