16 Novembre 2017
Après plusieurs mois d’entraînement intensif me voici prêt pour participer à la 25ème édition de la diagonale des fous.
Dans le sas en bonne position pour un départ plutôt rapide pour éviter les bouchons.
L'allure sera soutenue sur 5 km mais tout de même l'occasion de profiter de la foule amassée sur le bord de la route, présente, afin de nous encourager pour cette fabuleuse aventure.
L'organisation a mis le paquet pour cette fête: ambiance torride et feu d'artifice au programme.
Me voilà plongé dans les champs de canne à sucre et la première grosse côte s'annonce sous une chaleur humide.
Après plusieurs heures de course, km 26, très grosse chute sur un passage d’échelle. J''ai bien cru que la course se terminait là pour moi: quel comble pour un couvreur aguerri !
Je m'en sors plutôt bien avec un gros hématome à la cuisse ...Ouf !!.
Les km passent et le jour commence à se lever, c'est l'occasion de profiter de ces magnifiques paysages et des premiers ravitos chaleureux.
L'organisation est au top ainsi que les bénévoles.
Direction Cilaos :
les descentes sont techniques, les cailloux et les racines sont bien présents et gare à celui qui n'est pas vigilant; la chute peut être fatale.
Me voici arrivé au stade, km 68 , je récupère mon sac pour me mettre au sec ; le moral est très bon et je suis pressé de repartir vite pour profiter de cette île si mystérieuse et de sa végétation luxuriante.
Les conditions climatiques deviennent difficiles. La chaleur et l'humidité puisent dans mon organisme et le mal des montagnes est bien présent.
Coûte que coûte il faut avancer pour découvrir le centre mythique de la Réunion: Mafate avec l'infernal col du Maïdo.
Enfin un peu de fraîcheur, la brume fait du bien ! J'arrive au 100ème km et le plus dur reste à venir. La deuxième nuit s'annonce costaud : la montée du Maïdo. Effectivement pas facile cette ascension.
2h du mat, gros coup de barre, je suis fatigué, le moral est bon mais le corps dit Stop. Je me pose sur un caillou à l’abri du vent pour reprendre des forces (toujours pas envie de dormir) et attendre un peu pour mieux repartir.
J’arriverai en haut du col au petit jour pour profiter du spectacle.
Beaucoup de monde sur ce col pour nous encourager ; les gens sont matinaux à la Réunion et cela fait un bien fou pour amorcer la descente jusqu’à Sans Souci.
Je reste concentré, les jambes répondent bien dans l'ensemble «les entraînements de côtes portent leurs fruits »
Déjà 129 km, les portes du stade de Sans Souci s'ouvrent à moi... De quoi me refaire une petite santé ; toujours une ambiance de folie.
Je dois reprendre des forces pour la suite, l'occasion de savourer de bonnes crêpes préparées par les bénévoles ainsi que des Yops car l'estomac est vraiment en vrac.
Je repars gonflé à bloc pour les dernières difficultés de taille : le chemin des Anglais sous une chaleur intense. La réverbération de la pierre de lave me déshydrate sérieusement : il faut s'accrocher maintenant ! Il ne reste plus beaucoup de difficultés et il faut se dire que le plus gros est derrière.
En métropole les collègues et la famille m'encouragent une fois de plus.
Je suis dans la montée du Colorado, il ne reste plus qu'une dizaine de km ;
Je prends un certain plaisir à accélérer pour rejoindre le stade de la Redoute avec beaucoup de satisfaction personnelle et de fierté d'avoir été au bout de cet Ultra Trail de fou.
Ce fut un réel plaisir et un véritable dépassement de soi ….
Ce qui fait de moi : un traileur qui a « Survécu à cette Diagonale des Fous ».